L'apprentissage, précieux atout de la formation universitaire
Créée en 2010, la licence pro « gestion environnementale du paysage végétal urbain » est basée sur l'apprentissage. Actuellement en cours, la troisième promotion de ce cursus de niveau 2 confirme les bénéfices de l'alternance.
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Ouverte en septembre 2010, cette licence professionnelle de niveau 2 (bac + 3) permet d'appréhender les enjeux de l'écologie urbaine et du développement durable afin de les intégrer dans la conception et la gestion des espaces verts, des plus « naturels » aux plus urbains. Elle se déroule en alternance sur douze mois, dont vingt semaines d'enseignement et trente-deux en entreprise. Avec les fondamentaux axés sur l'écologie et la botanique, les connaissances acquises durant les cours académiques sont complémentaires d'autres plus techniques sur la gestion des projets de paysage, la maîtrise des outils informatiques et la communication. Le rythme de fonctionnement est adapté à la saisonnalité du métier : les périodes en entreprise sont plus courtes (deux à trois semaines) de septembre à février et plus longues (quatre à six semaines) de mars à début septembre.
Des entreprises privées de plus en plus réceptives
« L'alternance est la solution idéale pour passer de la théorie à la pratique, incontournable pour être capable de tenir compte de la réalité du terrain et proposer des solutions adaptées à chaque contexte paysager, environnemental et économique », souligne Brigitte Caplain, enseignante à l'école du Breuil et responsable de la relation avec les maîtres d'apprentissage (1). « Le développement des formations en alternance au sein de l'université constitue une richesse pour les étudiants mais aussi pour les enseignants », complète Christine Vassiliadis, enseignante et chercheur à l'université Paris-Sud. « Cette implication permet de s'ouvrir à des problématiques en phase avec le monde professionnel, d'améliorer notre travail de vulgarisation scientifique, et de côtoyer un public plus diversifié et souvent plus exigeant, car plus motivé que dans les formations universitaires classiques. »
Dans le cadre de la licence pro (2), les élèves doivent réaliser un projet qu'ils présenteront dans un rapport écrit et lors d'une soutenance orale. « Ce travail permet de mettre en application tout ce qu'ils ont appris, du diagnostic à l'élaboration d'un plan de gestion ou à la conception d'un aménagement en intégrant les critères du développement durable. Les deux tiers des maîtres d'apprentissage sont des collectivités territoriales, globalement plus avancées que les structures privées en matière de gestion environnementale. Mais nous rencontrons de plus en plus d'entreprises du paysage et de bureaux d'études spécialisés réceptifs », précise Brigitte Caplain. Cette année, Christine Vassiliadis encadre William Gavrila, en alternance avec la direction des espaces verts de Vitry-sur-Seine (94), au sein du service « maintenance et entretien ». Dans cette collectivité du sud de la région parisienne, qui gère 80 ha d'espaces verts avec 89 personnes, « c'est la première fois que nous accueillons un apprenti de ce niveau », explique Philippe Petitot, maître d'apprentissage. « Sa présence nous a permis d'avoir un regard extérieur sur notre travail et de nous sensibiliser davantage à la gestion environnementale de nos espaces verts. La principale difficulté, c'est de pouvoir proposer un projet cohérent en rapport avec la formation et utile pour le service. À cet effet, les échanges avec l'équipe enseignante ont été constructifs. Ils ont permis de formaliser le projet, de travailler sur l'analyse du diagnostic de l'ensemble des espaces extérieurs de nos cours d'école, d'élaborer des propositions pour mettre en place une gestion environnementale de ces lieux et de définir les priorités d'intervention. »
Un avantage en milieu professionnel
Le point de vue de William Gavrila va dans le même sens. « J'ai d'abord passé deux semaines sur le terrain avec les jardiniers pour m'imprégner du patrimoine vert de la ville et de l'esprit du service. J'avais déjà travaillé en collectivité durant mon BTS « aménagements paysagers », suivi en alternance à Paris. L'intérêt de ce système de formation est de pouvoir se confronter à des problématiques diversifiées et bien réelles. C'est un atout indéniable pour notre future insertion professionnelle. Le plus délicat c'est de devoir être rapidement opérationnel sans être présent à 100 % dans l'entreprise. »
Si la vocation de cette formation est à la base professionnelle, un certain nombre de diplômés font le choix de poursuivre leurs études et n'ont aucune difficulté à intégrer un cursus complémentaire de niveau supérieur. « La première promotion (achevée en septembre 2011) comptait vingt personnes. Dix d'entre elles travaillent. Une est sans emploi mais elle a travaillé en 2012. Deux ont intégré la formation d'ingénieur de l'Agrocampus Ouest d'Angers (ex-INHP) en apprentissage, une l'école d'ingénieur Itiape (également en apprentissage), et une l'école de commerce d'Angers. Quatre sont en master. Et une personne a fait le choix de voyager. Issues de la deuxième promotion, quatre des seize personnes sorties en septembre 2012 travaillent. Une est sans emploi. Cinq poursuivent leurs études à l'université. Quatre sont en master “développement d'affaires secteur paysage” à Tecomah. Une a intégré l'ESAJ (École supérieure d'architecture des jardins et des paysages), et une est entrée à l'Itiape », détaille Sophie Nadot, enseignante et chercheur à l'université Paris-Sud et responsable de la formation.
Yaël Haddad
(1) Licence dispensée par l'université Paris-Sud (Orsay), l'école du Breuil, et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris. (2) Contenu pédagogique détaillé sur www. u-psud.fr/fr/les_formations/alternance_apprentissage/ les_formations_en_apprentissage.html
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